dimanche 26 octobre 2008

Monographie 1900: Partie géographique


La commune de Mondeville, située au nord de l’arrondissement d’Etampes, fait partie du canton de La ferté-Alais et se trouve à 23 kilomètres du chef lieu d’arrondissement et à 6 kilomètres du chef lieu de canton.
Elle a pour bornes, au nord la commune de Champcueil (arrondissement de Corbeil), au sud Videlles, à l’est Soisy-sur-Ecole et à l’ouest Baulne. Sa population actuelle est de 430 habitants et sa superficie de 670 hectares.
Placée à une altitude moyenne de 136 mètres, son sol est surtout de formation tertiaire, avec ses argiles, ses calcaires, ses sables dits limo-argilo-siliceux, type de la terre à blé qui couvre le plateau.
Son climat est tempéré avec un air un peu vif mais très sain.
Le relief général du sol présente deux régions bien distinctes : l’une formée par un vaste plateau faiblement ondulé, s’étend au nord et à l’est sur la plus grande partie du territoire, l’autre région située à l’ouest et au sud-est boisée et très accidentée. Le plateau des Fossettes et le groupe des Roches aux Dames, avec les amas de roches qui sont suspendues à leur flancs, offrent à l’œil du touriste des sites ravissants.

Au point de vue hydrographique, la commune de Mondeville est complètement déshéritée. Aucun cours d’eau n’arrose ses terres et la rivière la plus proche, l’Essonnes, passe à 4 kilomètres du village, sur la commune de Baulne. Les habitants sont donc obligés , pour les besoins du ménage, de recueillir l’eau de pluie dans des citernes. Les trois mares communales sont destinées à abreuver les bestiaux.
Le seul puits qui existe a été creusé dans la vallée et mesure encore 45 mètres de profondeur. Les principales voies de communication de Mondeville sont : 1è le chemin d’intérêt commun n° 43 de Mondeville à Corbeil ; 2è le chemin également d’intérêt commun n° 87 de Baulne à Mondeville.
La faune de la localité n’a rien de particulier ; quand à la flore elle diffère un peu des autres en ce qu’elle possède des polypodes[1] et des variétés d’orchidées assez curieuses.
Les biens qui appartenaient autrefois aux seigneurs dont il sera parlé plus loin ont été morcelés. La propriété est donc actuellement répartie 25 cultivateurs environ qui exploitent chacun 20 hectares de terre en moyenne et les autres cultivent le reste.
Les cultures principales du pays sont : le blé (170 hectares), l’avoine (160 hectares). La partie ouest et sud-ouest était autrefois plantée en vigne produisant des vins assez estimés mais aujourd’hui, cette culture est presque complètement détruite par le phylloxera.
En 1897, Monsieur Galmard, maire, a mis à la disposition de Monsieur Rivière, professeur départemental d’agriculture, un champ pour expérimenter l’introduction des cépages américains, dans l’espoir de reconstituer le vignoble avec ces plants ; il a été constaté que la plantation en est coûteuse, à cause de la difficulté de la reprise pour cette vigne qui toutefois promet d’être, par sa vigueur , beaucoup plus résistante aux fléaux qui ont jusqu’ici, découragé le vigneron.
Les travaux agricoles sont exécutés avec des chevaux qui sont au nombre de 75 . Chaque cultivateur possède également 5,6,7 et 8 vaches ; on en compte actuellement 150 donnant chacune, en moyenne, 2050 litres de lait par an. Ce lait est vendu aux laitiers qui l’expédient à Paris. L’élevage des lapins et des volailles est peu important.

Industrie. – Malgré la quantité de roches apparentes qui agrémentent toute la partie boisée, il n’existe pas de véritable banc de grès dans la commune de Mondeville. Plusieurs entrepreneurs ont ouvert des carrières sur la butte-Pelée, à différents endroits, mais ils n’ont trouvé qu’une pierre de mauvaise qualité.

Commerce. – Quant aux produits agricoles (blé, avoine et leurs pailles, le marché en est conclu à Mennecy et ils sont expédiés sur Essonnes Corbeil.
Il est utile de dire en passant que depuis plusieurs années, la production de Mondeville en céréales est parmi les plus élevées du département de Seine-et-Oise, grâce encore à l’intelligente initiative de Monsieur Galmard qui a su introduire dans sa commune l’emploi judicieux des engrais et former, avec les autres cultivateurs, une sorte de syndicat agricole pour acheter directement aux producteurs les engrais nécessaires aux semailles de printemps et d’automne.
Cette année, à l’issu du concours de Pithiviers pour la destruction des sanves[2], il a expérimenté le procédé employé, et l’effet produit a tellement étonné les autres cultivateurs qu’ils sont convaincus de son efficacité et se promettent de l’appliquer à l’avenir.
Monsieur Galmard, en récompense des services rendus à l’agriculture et pour la bonne tenue de son exploitation, a été nommé Chevalier du Mérite agricole.
[1] Note du copiste : les polypodes sont un genre de fougères, à l’intérieur d’une famille caractérisée par des sporanges pédicellées placés placées à la face inférieure des feuilles.
[2] Note du copiste : la sanve est le nom vulgaire de la moutarde sauvage. Les sanves et ravenelles qui envahissent les champs de céréales se combattent efficacement à l’aide du sulfate de cuivre.

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